Origines de la SISR – Bref historique

La SISR trouve son origine dans l’ASSPA section romande, elle-même créée en même temps que l’ASSPA suisse, en 1957. A la fin des années 50 quelques ingénieurs intéressés par les aspects techniques relatifs aux systèmes de contrôle en usage dans divers domaines (mécanique, électrique, électronique, réseaux de distribution de l’électricité) de même que par l’informatique, qui en était à ses balbutiements, avaient pris l’habitude de se réunir en un petit groupe informel pour échanger informations et expérience afin de s’enrichir mutuellement.

Des séminaires et des cours furent organisés plusieurs années durant par les membres du groupe avec parfois des spécialistes invités.

Certaines entreprises genevoises, au début réticentes à la participation de leurs ingénieurs à ces manifestations, ont vite changé d’attitude en constatant leur enrichissement résultant de ces activités interprofessionnelles.

Après quelques années, l’idée a germé de donner une forme plus officielle, plus formelle, à ce groupe de travail. Le professeur Eduard Gerecke, ingénieur-conseil à Sécheron et professeur d’automatique à l’EPFZ, a été approché et, de fil en aiguille, a germé l’idée d’une association d’automatique. L’idée s’est concrétisée et a abouti à la création, en 1957, de l’ASSPA (Association suisse pour l’automatique) et, simultanément, à la création formelle de l’ASSPA section genevoise.

Une brochure de 1960 rassemblait les cours organisés en 1959-1960 de l’ASSPA section genevoise sous la forme de tirés à part d’articles publiés dans la revue Neue Technik pendant ces deux années. Il est intéressant de citer l’introduction de cette brochure par son président d’alors:

« (….) à l’occasion d’une conférence d’orientation organisée par la section genevois de l’ASSPA, certains orateurs ont insisté sur la nécessité, pour un pays comme le nôtre, de se préparer le mieux possible à appliquer ces techniques nouvelles, et de ne se laissr en aucun cas distancer. Or, la meilleure préparation débute par la formation.

Contribuer à cette formation, voilà l’une des tâches essentielles de l’Association suisse pour l’automatique, l’ASSPA, dont la section genevoise organise régulièrement, chaque année, des cours d’introduction et de perfectionnement à l’automatique. Ces cours s’adressent bien entendu à tous ceux que cette science nouvelle intéresse, et surtout aux ingénieurs et techniciens qui ont terminé leurs études il y a quelques années ou plus, à une époque où l’automatique et les différentes branches qui s’y rapportent n’étaient pas ou fort peu enseignées.

Pendant sa période d’activité 1959/1960, la section genevoise de l’ASSPA avait mis sur pied un cours d’introduction à l’automatique, qui comportait un rappel des principes théoriques des réglages automatiques et du traitement automatique de l’information, ainsi qu’un certtain nombres d’exemples d’application de l’automatique dans les secteurs les plus variés. (……) »

Ce cours comportait 4 parties: – I Les réglages automatiques, – II L’automatique industrielle, – III Le traitement automatique de l’information et – IV Les applications de l’automatique.

Il est intéressant de souligner que la partie III couvrait les domaines suivants: – Les calculateurs arithmétiques et analogiques, deux outils de calcul complémentaires, – Le traitement numérique de l’information, – Les méthodes scientifiques appliquées à la gestion, – La simulation des phénomènes économiques à l’aide des grands calculateurs électroniques, et – La codification et la recherche d’information, la documentation automatique.

On voit donc que, déjà à cette époque, l’approche numérique de l’information, qui commençait à jouer un rôle de plus en plus important par rapport aux techniques analogiques auxquelles les ingénieurs étaient habitués, recevait toute l’attention de l’ASSPA. Il n’est donc pas surprenant qu’au fil des années l’intérêt et les préoccupations des membres de l’ASSPA, et surtout de la section genevoise, se soient de plus en plus orientés vers l’informatique.

Plusieurs membres s’étaient d’ailleurs par intérêt personnel affiliés à l’ACM (Association for Computing Machinery) dont il existait un Swiss Chapter qui réunissait en principe les membres ACM résidant en Suisse.

Sur le plan international l’ASSPA devint membre de l’IFAC (International Fédération of Automatic Control) et aussi de l’IFIP (International Federation for Information Processing) depuis sa création en 1960 et jusqu’à la création de la SVI/FSI en 1980. Dès 1960 des membres de l’ASSPA, particulièrement de sa section genevoise, ont joué un rôle actif à l’IFIP et à ses Comités techniques et Working Groups. Il continuèrent de le faire via la SVI/FSI dès sa création et continuent actuellement dans le cadre de la nouvelle fédération: ICTswitzerland.

Après que le Swiss Chapter de l’ACM se soit transformé, en octobre 1983, en une association suisse: la SI (Société suisse des informaticiens) des discussions de rapprochement furent conduites entre l’ASSPA section genevoise et la SI, discussions qui conduisirent, en 1991, à la création de la SISR. Cela se fit par la transformation de l’ASSPA section romande (qui donc quitta l’ASSPA) dans la section romande de la SI. Les membres de l’ASSPA furent invités à devenir membres de la SISR tout en restant s’ils le souhaitaient membres de l’ASSPA suisse. Les membres SI de Suisse romande entrèrent tout naturellement dans la SISR. Diverses adaptations de statuts virent le jour et conduisirent à ceux actuellement en vigueur.

Les activités de la SISR sont nombreuses et variées. Il serait difficile et sans doute fastidieux de les énumérer. Je me bornerai à en mentionner quelques-unes, surtout des dernières années, qui illustrent bien les domaines très divers choisis par les responsables des comités successifs de la SISR.

– Tables rondes: depuis 1996 nous avons pris l’habitude de débuter le programme annuel par une table ronde/débat avec la Tribune de Genève. Les sujets suivants ont été traités, choisis en fonction de l’actualité et destinés au public en général: 1996: La justice et l’ordinateur (droit de l’informatique); 1997: La problématique du passage à l’an 2000; – 1998: L’avenir des universités – Le campus virtuel?; – 1999: La pénurie d’informaticiens, pourquoi, comment y remédier?; – 2000: ECDL – Le permis de conduire informatique européen; – 2001: Le vote par internet (E-voting); – 2002: Le Sommet mondial sur la société de l’information; – 2003: La carte santé – Quels enjeux?

– Cours et séminaires: Nous essayons de nous concentrer sur des sujets soit dictés par les besoins actuels de nos membres collectifs (entreprises) ou individuels, soit en observant les tendances dans l’utilisation des moyens informatiques. Des cours ont été organisés entre autres, sur: – la programmation orientée objet, – le langage Java, – UML, – Linux (les logiciels libres et les outils de développement). Des séminaires sur des sujets variés comme: – Open and Distance Learning (systèmes de formation et nouvelles technologies/télé-enseignement), – les Operating Systems et leur évolution, – les méthodes d’analyse (OSSAD, MERISE, etc…), – la gestion électronique des documents, – la cryptographie, – la certification des certificateurs, – Knowledge Management et e-Learning, – la signature électronique, – la stratégie informatique de l’Etat de Genève, – l’internet des objets, etc…

A l’origine concentrée sur Genève pour des raisons historiques la SISR s’est efforcée ces dernières années d’être présente dans tous les cantons romands. Ils sont maintenant représentés dans le comité et dans la commission du programme et plusieurs manifestations, cours et séminaires, ont déjà eu lieu dans les cantons de Neuchâtel, de Fribourg, du Valais et de Vaud. La volonté affirmée du comité actuel est naturellement de continuer dans cette voie afin de satisfaire tous les membres de la SISR.

La vie d’une association comme la SISR repose naturellement sur ses membres mais aussi et surtout sur les nombreuses personnes qui y apportent leur énergie, leur savoir, leur créativité et leur enthousiasme. Il faut donc remercier vivement tous ceux qui oeuvrent bénévolement dans son comité et sa commission du programme. Et il est tout aussi important de faire appel à toutes les bonnes volontés pour assurer la pérennité de la SISR. Si cet appel pouvait faire naître quelques vocations son auteur en serait enchanté.

Pierre-André Bobillier

(président de la commission du programme), janvier 2005

Références: SISR: www.sisr.ch ; SI: www.s-i.ch ; SVI/FSI: www.svifsi.ch ; ICTswitzerland: www.ictswitzerland.ch